Le Mont-Blanc du Tacul : un 4000 à portée de ski et de piolet

Alpinisme et ski de randonnée à Chamonix : le Mont-Blanc du Tacul. En arrivant dans la vallée de l’Arve au niveau de Sallanches, les sommets du massif du Mont-Blanc se dévoilent de droite à gauche : dômes de Miage, aiguille de Bionnassay, Mont-Blanc, Mont Maudit, Mont-Blanc du Tacul, aiguille du Midi. Des sommets de plus de 4000 mètres du massif du Mont-Blanc, le « Tacul » est le plus rapide d’accès grâce à la technologie du téléphérique de l’aiguille du Midi qui nous propulse depuis 1955 en 30 minutes du centre de Chamonix à 1030 mètres jusqu’à plus de 3700 mètres. A ski de randonnée ou en alpinisme, le Tacul nous tend les bras puisque le sommet s’escalade à la journée depuis le centre de Chamonix. Récit d’un voyage express à plus de 4000 mètres au pays des glaciers éternels.

Le Mont-Blanc du Tacul depuis Chamonix grâce au téléphérique de l’aiguille du Midi

Le téléphérique de l’aiguille du midi a été inauguré en 1955. Il relie Chamonix à l’aiguille du Midi qui culmine à 3842 mètres. La benne nous emmène au dessus de la face nord à la gare du téléphérique sur le piton nord à 3777 mètres d’altitude. Nous passons la passerelle vers le piton sud où trône l’imposante antenne. Au-dessus de nos têtes, un touriste se balade en pantoufles sur la plaque de verre du step in the void. Nous pénétrons dans les couloirs froids creusés par l’Homme dans le granite de l’aiguille, décorés de câbles et de petits écrans avec des animations sur l’expérience visiteur du piton rocheux. Au bout du couloir, nous trouvons la glace, sortons la corde, enfilons les crampons et attrapons les piolets. Le petit portillon métallique s’ouvre vers la haute-montagne et matérialise la frontière entre le monde artificiel des Hommes et celui des glaciers.

L’arête de l’aiguille du Midi : départ pour la haute-montagne

Nous foulons la neige sur la célèbre arête de l’aiguille et le regard se dirige immédiatement vers le sommet des Grandes Jorasses juste en face de nous. A notre gauche, la face nord de l’aiguille du Midi semble nous happer par sa raideur directement vers le centre ville de Chamonix situé 2500 mètres plus bas. Des alpinistes arrivent des itinéraires de la face nord, le couloir Mallory-Porter ou l’éperon Frendo. Après un petit ressaut raide, l’arête devient plus large : c’est le moment de rallonger l’encordement ou de chausser les skis. C’est également le départ de l’itinéraire classique de la vallée blanche à ski en hiver. Si on continue l’arête, on peut accéder au col du Plan et à l’aiguille du Plan par la célèbre course Midi-Plan.

En contrebas de l’arête de l’aiguille du Midi, on atteint le col du Midi à 3532 mètres. On passe sous le beau mur en granite doré du pilastre sud de l’aiguille rayé par les belles fissures entre des toits. Des cordées sont déjà engagées dans la voie d’escalade Rébuffat-Bacquet ouverte en 1956, un an après l’inauguration du téléphérique, par le célèbre guide marseillais Gaston Rébuffat accompagné par Maurice Bacquet, grand amateur de montagne et violoncelliste originaire du Beaujolais. Cette voie d’escalade en fissure est devenue la voie d’escalade la plus parcourue du massif du Mont-Blanc par sa beauté et sa proximité du téléphérique.

Voie normale du Mont-Blanc du Tacul (4248 mètres)

En face de la lumineuse face sud granitique de l’aiguille, la grande face nord glaciaire du Tacul culmine à 4248 mètres. Les imposantes crevasses et séracs rendent le sommet difficile d’accès malgré la relative proximité. 700 mètres : c’est le dénivelé à parcourir pour fouler le petit piton rocheux au sommet depuis le col du Midi à 3522 mètres. Des alpinistes engagés dans cette grande face paraissent déjà minuscules. Bien qu’il paraisse modéré, ce dénivelé reste important à une telle altitude : à 4000 mètres, l’air contient 40 % d’oxygène en moins qu’au niveau de la mer !

Le parcours glaciaire vers le sommet ne présente pas de réelles difficultés techniques en alpinisme mais il faut se méfier des dangers que représentent les séracs au-dessus de nos têtes et les crevasses bien présentent sur le parcours. La corde nous relie tout le long de la montée pour palier à une éventuelle chute. La pente est soutenue sur tout le parcours, souvent à plus de 30 degrés, ce qui la rend dangereuse avec de la neige fraîche. Une chute de sérac peut déclencher d’énormes avalanches sur cette face glaciaire, si bien qu’un risque nivologique faible est synonyme de sécurité sur cette montagne.

Après 600 mètres de progression en pente de neige, on atteint l’épaule au-dessus du triangle du Tacul à 4100 mètres. Les énormes séracs qui surmontent le couloir Gervasutti au-dessus de la face est nous annoncent qu’on approche du sommet. La dernière difficulté consiste à escalader le petit promontoire rocheux d’une trentaine de mètres.

Du sommet du Tacul, le Mont-Blanc et sa face sud se dévoilent. Nous avons un excellent point de vue sur l’arête Küffner et Mont Maudit (4345 mètres) au premier plan et sur le Mont-Blanc et l’arête de Peuterey au second plan.

Du sommet, la redescente se déroule par le même itinéraire. Si on a de la chance, la descente à ski peut être de très bonne qualité tard en saison, c’était notamment le cas cette fin de mai 2020. On peut également rejoindre l’itinéraire d’accès au Mont-Blanc des 3 Monts.

Découvrir la haute-montagne avec un guide

Si vous n’avez jamais été en haute-montagne, n’hésitez pas à vous encorder à un guide pour découvrir les sommets du massif du Mont-Blanc. Le Tacul peut être envisagé en première course si vous êtes sportif. Le guide pourra également vous conseiller une autre belle course adaptée à vos aptitudes physiques pour découvrir la haute-montagne en douceur.

Si vous voulez découvrir la haute-montagne et les glaciers à pied ou à ski, n’hésitez pas à me contacter. La Compagnie des Guides de Chamonix propose également des ascensions glaciaires et rocheuses tout l’été avec des guides de haute-montagne ainsi que des courses en ski de randonnée l’hiver.

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