Pourquoi il faut changer le système de convention des falaises de la FFME
C’est un sujet brûlant depuis que le comité d’administration de la FFME a annoncé en avril 2020 sa volonté de dénoncer toutes les anciennes conventions signées par la fédération sportive délégataire de l’escalade. Les individuels sur les réseaux sociaux, les clubs, les comités territoriaux, les différents médias de l’escalade, chacun a réagi à sa manière en condamnant ou pas cette décision. Les comités territoriaux FFME qui ont une délégation de la fédération nationale pour l’entretien des falaises se sont retrouvés sous le feu des projecteurs et ont trouvé une tribune à leur action remarquable dans l’entretien des sites d’escalade. De nombreux clubs plus orientés loisir/falaise que compétition/résine se sont sentis à juste titre lâchés par la fédération nationale. Certains médias n’y sont pas aller avec le dos de la cuillère, sans doute pour faire des clics. Les pros de l’escalade ont peu commenté cette décision.
Il faut admettre que le sujet est passionné et passionnant comme le montre la dernière vague de fake news sur l’interdiction des Calanques, une énorme levée de bouclier de la communauté grimpante sous l’impact de la divulgation d’échanges de mails non officiels entre les acteurs de l’escalade dans les Calanques : comité territorial FFME, ONF, département des Bouches du Rhône. Les calanques n’ont jamais été interdites à l’escalade mais on raconte souvent tout et son contraire sur les réseaux sociaux. Après le Covid, le débat « pro » et « contre » semble être devenu le nouveau jeu digital à la mode.
Assemblée générale de la FFME : samedi 20 juin
Samedi 20 juin se tient l’AG de la FFME. Cette AG est dématérialisée en raison de l’épidémie du Covid-19, décidément. Demain on saura donc si la fédération maintient sa décision de dénoncer les anciennes conventions d’usage ou s’engage à conserver ses conventions avec un surcoût de 10 € par an qui sera supporté par les seuls licenciés.
De nombreux clubs par la voix des comités territoriaux (départementaux) se sont déjà exprimés et s’exprimeront durant cette AG pour faire peser la balance vers l’une ou l’autre des 2 solutions. L’issue du vote risque de déclencher un ras de marée médiatique sur les réseaux sociaux. Il serait intéressant de savoir combien d’internautes et d’éditorialistes qui s’expriment sur ce sujet sont réellement licenciés à la FFME et paieront les 10 euros de supplément pour grimper gratuitement en falaise et combien d’entre eux entretiennent chaque année les falaises. Les réseaux sociaux comme Facebook ont été créés pour le marchandising ne l’oublions pas.
Car dans cette affaire politico/médiatique de l’escalade, les grimpeurs ont montré leur vrai visage : il s’agit la plupart de temps de consommateurs de caillou. La gratuité de l’accès à la nature doit être un principe de base à toute activité sportive de pleine nature. Loin de l’idée de « payer une entrée » en falaise, être membre d’un mouvement sportif en prenant une licence à 70 € par an est une manière de conserver la gratuité d’accès, c’est la politique de la FFME depuis des décennies. Mais prendre une licence n’est plus vraiment à la mode dans un monde de consommateurs qui revendiquent l’accès gratuit à tout (sauf à l’abonnement internet et à la salle de sport), y compris aux topo-guides d’escalade. On remercie les équipeurs pour leur travail en mettant un petit commentaire avec un smiley (top) sur le topo-guide C2C. Jean-Michel appréciait moyennement de voir ses voies « piratées » sur le site communautaire. Comme beaucoup d’ouvreur, il ouvrait par passion. Il était bénévole. Le bénévolat semble être pour beaucoup de jeunes Y un concept du passé comme le prouve l’âge moyen des adhérents de certains clubs en charge de l’entretien ou de certains équipeurs historiques des falaises. On a toujours autre chose à faire le jour où il faut piocher pour refaire un chemin d’accès 😉
Il faut se rendre à l’évidence : l’escalade en falaise est dans l’impasse
L’abandon des anciennes conventions d’usage de la FFME pour des questions d’assurance est symptomatique de l’impasse dans laquelle se trouve l’escalade en falaise en France. L’histoire de l’escalade a commencé dans les années 1900 (voir l’historique sur le blog). L’escalade était au début un moyen de s’entrainer pour des ascensions en montagne. L’entrainement aux techniques du rocher sur de petites falaises permettait d’être plus à l’aise pour des ascensions alpines. S’il ne fallait citer qu’un exemple emblématique, c’est celui du grimpeur parisien Pierre Allain qui a conquis avec ses amis les Drus et la Meije par des voies difficiles en s’entrainant sur des blocs à Fontainebleau. Puis est arrivée l’escalade libre, la grimpe comme fin en soi, avec comme pionnier Jean-Claude Droyer dans les années 70 et celui qui est devenu le chantre de cette discipline en France dans les années 80 : Patrick Edlinger. Le diplôme de Brevet d’État d’alpinisme option escalade est créé en 1986 au sein de l’ENSA l’école des guides de haute-montagne pour devenir BE escalade tout court en 1989. La FFM (Fédération Française de la Montagne) devient la FFME en 1987. Depuis rien n’a vraiment changé : les grimpeurs fréquentent les mêmes falaises : le Verdon, Buoux, les Calanques, … Les voies ont vieilli, des prises ont cassé ou se sont lustrées, les points d’assurage ont été parfois changés, parfois ajouté (ou enlevés), certains acteurs comme le CoSiRoc ont (presque) disparu, d’autres comme Greenspits sont apparus mais le milieu naturel et le rocher sont restés les mêmes.
Pourtant quelque chose a changé : les pratiquants. Jusque dans les années 90 avant l’arrivée d’internet, des réseaux sociaux, des groupes facebook, des tutoriels Youtube et de Climb Up, on découvrait l’escalade avec un ami qualifié, qui faisait souvent de la montagne au passage, ou dans un club d’escalade ou un club alpin. L’encadrement de l’escalade dans les clubs est dispensé par des moniteurs diplômés (fédéraux et bénévoles) ou professionnels (rémunérés). A présent, de nombreux grimpeurs découvrent l’escalade de manière autonome en salle et se dirigent naturellement vers la falaise. Même si une frange de pratiquants souvent urbains fréquentent uniquement les salles d’escalade, il ne faut pas nier qu’un des gros plus de l’activité escalade est le milieu naturel. De nombreux compétiteurs se laissent souvent tenter par un tour en falaise avec les copains entre 2 sessions d’entrainement. Les marques et les sponsors communiquent énormément sur la falaise grâce aux athlètes. Les retransmissions Youtube des compétitions sur plastique font pâle figure face aux derniers exploits sur grands écrans d’Adam Ondra, d’Alex Honnold ou Tommy Caldwell au Nose ou en Patagonie…
Comme pas mal de gens de mon âge, j’ai commencé l’escalade dans un club en l’absence d’internet avec des posters de Patrick Edlinger et Patrick Bérhault au mur de ma chambre. J’ai toujours grimpé en falaise car mon moniteur était diplômé du BE escalade et pouvait m’emmener en stage escalade en minibus. Je suis devenu BE escalade puis aspirant guide de haute-montagne pour transmettre une passion et gagner si possible un peu d’argent. Je suis licencié à la FFME et à la FFCAM parce que j’ai toujours respecté le travail de ces fédérations sportives et je partage leurs valeurs.
Je suis surtout équipeur bénévole : j’équipe des voies d’abord pour le plaisir de faire des premières et je conserve équipées et j’entretiens celles que je juge avoir un intérêt. Équiper des voies inintéressantes est inutile, et dangereux pour les autres si on ne les entretient pas. Selon leur localisation, elles peuvent nuire à l’environnement (fréquentation, purge, nettoyage). Je juge qu’équiper à demeure et laisser équipées des voies inintéressantes ou dangereuses est une erreur. Je participe activement à l’entretien des falaises au sein d’un club (Hotroc à Lyon), j’entretiens bénévolement les voies que j’ai ouvert et je travaille en prestation de service pour la FFME sur certaines falaises pour l’entretien et l’équipement. Sur une falaise, laisser équipée une voie d’escalade sportive à demeure n’est pas anodin : il y a un devoir d’entretien de la part de l’auteur de la voie. Ce dernier peut déléguer cet entretien à un tiers : autres personnes, club, association, etc. C’est là qu’intervient la FFME et les comités territoriaux.
Ces différentes expériences, bonnes ou mauvaises, les formations que je donne dans le cadre de mes stages ou dans les formations fédérales, les incidents ou accidents dont j’ai pu être témoin ou dont j’ai lu les récits, dans mes voies ou d’autres itinéraires que je connais, m’ont permis de me forger pas mal de certitudes sur l’escalade en falaise.
Déconventionner… une nécessité
Je livre ici une vision personnelle basée sur mon vécu qui pourra être différente de la vôtre 🙂
Tout d’abord je remercie la fédération française de la montagne et de l’escalade pour son travail depuis des décennies. Je considère le travail des bénévoles et des professionnels de la fédération comme exemplaire et je n’ai jamais eu de mauvaise expérience sur une falaise entretenue par la FFME. De manière générale, en France, la gestion des sites naturels d’escalade (SNE) est exemplaire. Ce modèle prouve que le modèle sportif associatif est le meilleur système pour garantir la sécurité des pratiquants. Ce système a su trouver le bon équilibre entre bénévolat et professionnalisation de l’activité, il fait vivre des dizaines de professionnels et permet à de nombreux pratiquants d’avoir accès librement aux falaises en toute sécurité. Les revenus dégagés par les licences et les subventions des communautés locales permettent de faire vivre ce système.
Pourtant il faut avouer que l’ancien système de conventionnement a été mis à mal par un jugement et n’est plus défendable en l’état. La société change, c’est un fait et les sociétés privées d’assurance ont pris le pouvoir sur nos vies. La rentabilité est partout. Les activités « à risques » coûtent cher à indemniser en cas d’accident et sont difficilement assurables en responsabilité civile, nous autres professionnels de la montagne le savons bien.
Un changement de cap non-sécuritaire pour l’escalade
L’escalade n’est pas sans risque mais ce n’est pas pour autant que l’escalade va occasionner des accidents. Bien choisir un site et des voies, adapter son niveau de vigilance, mettre en place les techniques adéquates en cas de danger, être formés aux premiers secours, permet de réduire les risques et d’éviter un accident… Trop longtemps la FFME s’est protégée de certains dangers en adaptant le matériel et les techniques. Cela dans un souci louable de rendre les falaises accessibles au plus grand nombre. Les formations des moniteurs ont été raccourcies. Les sites d’escalade ont été classifiés par la FFME en « site découverte », « site sportif » ou « terrain d’aventure » grâce à certains critères discutables. Le « milieu spécifique » a été supprimé dans l’enseignement de l’escalade en falaise sur les sites d’une longueur classifiée par la FFME comme » site sportif » et « site découverte » ce qui a ouvert l’enseignement professionnel à de nombreux diplômes non spécifiques à l’escalade, il a donc du être nécessaire de simplifier les techniques de sécurité.
Depuis 20 ans, les techniques de l’escalade et les normes de sécurité ont changé pour permettre à tous l’accès aux falaises : les relais des voies ont été systématiquement chainés pour permettre la descente en moulinette, le rappel a quasiment disparu des techniques enseignées en falaise d’une longueur de corde, la manipulation de descente de haut de voie a été simplifiée pour proposer la solution géniale de s’encorder sur… un mousqueton à vis (???). Quelques accidents plus tard, on vient de revenir à l’encordement au nœud de huit sur le pontet à la descente. Les techniques de sauvetage et d’auto-secours ne sont connues que de quelques grimpeurs passionnés ou pratiquant la grande voie.
Décathlon s’est mis à vendre du matériel d’escalade dans les années 2000 comme il vend des ballons de football et des raquettes de tennis… la politique de la FFME a fonctionné. Mais en voulant bien faire, la FFME a déresponsabilisé les pratiquants. Qui s’est acheté un parapente à Décathlon et s’est élancé depuis un déco en ayant suivi un tuto youtube ? Désolé de forcer le trait de la comparaison mais quand je lis les récits de certains accidents en falaise dans le Progrès et le Dauphiné Libéré ou des rendus de jugement, j’y pense.
Le port du casque en falaise : symptôme d’une politique de sécurité ratée de la FFME
C’est un de mes sujets préférés qui montre l’évolution de l’activité car la politique du port du casque de la FFME est symptomatique de l’évolution vers le bas de l’escalade en falaise. Dur pour un sport qui vise à s’élever. Je demande souvent à mes stagiaires en formation escalade pourquoi on met un casque en falaise. Certains me répondent naturellement : en cas de mauvaise chute ou de chute la tête en bas. OK mais dans ce cas on porterait un casque en SAE et si on se réceptionne tête en bas sur une vire, casque ou pas, on aura forcément des séquelles graves. Dans la tête des grimpeurs, le port du casque permet de se protéger d’une erreur technique du débutant en escalade en tête qui consiste à passer la corde derrière la jambe, car il s’agit bel et bien d’une erreur de débutant. Cette erreur est réellement dangereuse et ce n’est pas le casque qui pourra vous sauver en cas de chute la tête en bas sur une vire. Certains grimpeurs ne savent même pas ce qu’est une « vire » ou une « terrasse » (différente de celle où on vous sert de la bière pression après la grimpe).
Non le casque sert surtout à se protéger d’une chute de pierre… le grimpeur et l’assureur. Avec le pire scénario : le grimpeur décroche une pierre, chute, l’assureur sans casque la prend sur la tête et inconscient, il lâche la corde de l’appareil d’assurage de type réverso… Chacun devrait avoir cette image dans la tête pour se rendre compte de l’utilité de porter un casque sur certaines falaises. J’écris : « certaines falaises ».
On a longtemps grimpé en falaise en casque : ce n’est pas une erreur ! Falaise déversante ou verticale, sans vire ni terrasse, rocher solide et compact, équipement bien pensé, sommet de falaise propre, sans promeneur, sans animaux, sans personne, … ça existe ! Ne pensez pas à Céüse, malgré l’aspect compact, un grimpeur a fini dans le coma avec une pierre dans le crâne délogée du haut de la falaise par un choucas. Les falaises ne sont pas des gymnases.
Le port du casque par un adulte reste pour moi à l’appréciation éclairée du grimpeur adulte et responsable. La consultation du topo-guide, la connaissance historique du site, l’analyse des risques in situ en fonction des conditions météo (vent fort, orage, pluie), de la fréquentation, de la présence d’animaux ou de personnes en haut de falaise, de la qualité du rocher dans les voies et en haut de falaise, de l’expérience des grimpeurs, du type d’équipement (trad, engagé, sécuritaire) va naturellement amener à mettre un casque ou pas. En cas de doute, le port du casque est vivement recommandé ! Nous autres pros, n’avons plus le choix : casque pour tous et partout.
Le port du casque obligatoire pour les enfants est indiscutable. Sans parler de la question de responsabilité pour l’adulte encadrant ou responsable, les enfants n’ont pas conscience des dangers comme un adulte et les enfants sont souvent déstabilisés par une chute avec un impact sur le crâne très fréquent.
Le libre arbitre a petit à petit disparu de la politique de sécurité de la FFME pour cantonner le grimpeur (licencié de club ou encadré par un professionnel) dans des protocoles mais il y a un hic : ce ne sont que des recommandations et les falaises sont accessibles à tous, licenciés ou pas, en groupe encadré ou en individuel. Difficile à admettre quand on a pris la responsabilité de rendre accessible une falaise à tous comme l’a fait la FFME en signant l’ancien modèle de convention.
De la nécessité de sortir de ce modèle de conventionnement des falaises
L’ancien modèle de convention est un contrat signé entre la FFME et le ou les propriétaires de la falaise grâce auquel la FFME prend toute la responsabilité de ce qui peut arriver sur la falaise à des pratiquants d’escalade. La FFME devient le gestionnaire du site et autorise de ce fait le libre accès à des terrains privés dans le but de les escalader. Ce système de conventions a bien fonctionné en absence de chute de pierre sur un grimpeur occasionnant de lourdes blessures et devant être indemnisé par l’assurance d’un tiers. Pour tout savoir sur la fin de ce système de conventionnement, lire l’article sur l’accident de Vingrau. Depuis 2017, la FFME ne signe plus ces conventions. Il est à présent question en 2020 de dénoncer toutes les anciennes conventions sur cet ancien format.
Il faut l’admettre : les gestionnaires des sites ne peuvent plus aujourd’hui endosser la responsabilité des accidents falaises. La politique du casque pour tout le monde a une limite et ce petit morceau de plastique ne protège pas de toutes les chutes de pierre. L’ancien système de conventionnement de la FFME a vécu, il faut maintenant y mettre fin et inventer un nouveau système. La FFME propose à présent aux collectivités locales volontaires de se porter responsables des sites d’escalade mais combien de temps fonctionnera ce système ? Jusqu’au prochain accident ? Changer la législation est à présent une nécessité ! Le gestionnaire du site ne doit plus être responsable des accidents seulement parce qu’il est gardien de la chose.
C’est vrai : certaines falaises sont sûres, le rocher est solide et compact, sans fissures, le haut de falaise propre, l’équipement est aux normes et entretenu, on y pratique l’escalade depuis longtemps. A part l’effondrement massif en cas de tremblement de terre ou la chute de météorite, elles sont sans risques. Ces écoles d’escalade sont aussi sûres que les gymnases excepté que l’accès des secours en cas de blessure peut être retardé, qu’il sera parfois héliporté et que ce ne sont pas les pompiers qui vont brancarder à 10 mètres de l’ambulance. Si l’accident arrive, il est fort à parier qu’il sera de la seule responsabilité du pratiquant qui aura une assurance individuelle couvrant les accidents de la vie courante et il sera indemnisé en plus de la protection de l’assurance maladie. C’était le monde idéal que couvrait les anciennes conventions de la FFME.
Mais : beaucoup de falaises sont risquées par nature. Les équipeurs sont souvent confrontés à des surprises et la géologie n’est pas une science exacte, en revanche ces derniers connaissent parfaitement les risques et sont aptes à dire si un site est sûr ou pas. La géologie est favorable à l’apparition de fissures, le rocher est fragile, les prises cassent, les hauts de falaises sont instables, de animaux ou des personnes sont présentes sur le site en haut des voies. La FFME ne peut plus prendre la responsabilité de ces falaises dans l’état législatif actuel. Pour rappel, l’accident de Vingrau a eu lieu sur un site sportif entretenu par des professionnels !
Une convention doit servir à assurer l’entretien d’un site, pas à transférer la responsabilité en cas d’accident
Il faut à présent vivre avec ces risques, ne plus les nier, ils font partie de l’escalade. Le retour de l’escalade en « milieu spécifique » est plus que jamais à l’ordre du jour. Les professionnels de l’escalade auraient tout intérêt à demander ce reclassement au lieu de vouloir accéder au milieu montagne. Ce « milieu spécifique » reconnait l’existence par le législateur de risques qui nécessitent un encadrement professionnel de haut-niveau. Le risque de chute de pierre est inhérent à l’activité et il ne faut surtout plus le nier ! A présent, c’est au législateur de trancher afin que des juges ne rejettent pas la responsabilité sur le gestionnaire du site.
L’obligation de moyens dans l’entretien du site d’escalade doit suffire à dégager le gestionnaire du site de la responsabilité en cas de chute de pierre.
L’accident est inévitable, on le voit tous les jours sur la route, au travail, dans la rue, à la maison, dans les piscines, sur les terrains de foot ou les gymnases. En escalade, il faut que les pratiquants se protègent avec des assurances adaptées afin de pouvoir recevoir une indemnisation en cas d’accident. Une licence sportive propose des compléments d’assurance en cas d’accident en plus de l’assurance responsabilité civile de base : contracter ces compléments est vivement recommandé ! Au moins autant que le casque en falaise.
Résultat du vote samedi 20 juin 2020…
Un seule condition : tous responsables
Chacun est responsable. C’est bien de signer des pétitions sur internet mais ça n’empêchera pas les accidents de se produire. Pratiquer l’escalade, c’est avant tout respecter quelques règles de bonne conduite…
C’est à chaque pratiquant de prendre ses responsabilités : s’assurer qu’il est formé aux techniques de sécurité, qu’il a pris les renseignement nécessaire sur le site d’escalade où il se rend, qu’il a lu les recommandations de sécurité sur le topo-guide, que son matériel est en bon état, qu’il a prévu un casque au cas où, qu’il a une petite trousse de premiers secours et qu’il est bien couvert avec une assurance individuel accident. S’assurer aussi que ses compagnons de cordée sont aptes et formés comme lui.
Acheter le topo-guide du site d’escalade permet de garantir la sécurité : une part des revenus des topos revient souvent à l’entretien du site : lire l’article sur les topos sur le blog. Sans entretien, un site devient plus dangereux au fil des années. Une purge régulière est souvent nécessaire pour limiter les chutes de pierres.
Se licencier à une fédération permet également de militer pour l’accès libre aux falaises : plus une fédération a d’adhérents et plus elle pèsera lourd dans les discussions avec les collectivités locales. Il n’est pas normal que le complément d’assurance que paie la FFME pour conserver ses conventions pèse sur une petite partie des grimpeurs. J’espère que si vous n’êtes pas licencié, vous y penserez au moment de vous lancer dans vos projets en falaise.
Contracter une assurance individuelle qui vous indemnise en cas d’accident. Avoir une assurance qui couvre les accidents de la vie en plus d’une assurance responsabilité n’est plus une option quand on pratique l’escalade. Il est possible de contracter ce type d’assurance en complément d’une licence sportive et la plupart des assureurs proposent ce type d’assurance « risques de la vie ».