Le coronavirus met un terme aux activités escalade et montagne en France
CORONAVIRUS. Jeudi 19 mars 2020 : nous vivons le 4ème jour d’un confinement qui devrait durer plusieurs semaines. Mardi 17 mars, le gouvernement avait donné 5 règles à la population française à suivre pour ses déplacements qui se résumaient en 3 mots: restez chez soi. La dernière règle stipulait « faire de l’exercice physique uniquement à titre individuel, autour du domicile et sans aucun rassemblement ». Après plusieurs accidents et rappels à l’ordre, les activités de montagne et d’escalade sont interdites.
Les messages des fédérations sportives de l’escalade et de la montagne, la FFME et la FFCAM, étaient claires : de réduire voire suspendre dès mardi les activités d’escalade en falaise et en montagne et de limiter les risques induits, idem pour les professionnels de la montagne qui n’exercent plus leurs activités depuis le lundi 16 mars. Les services de secours PGHM et CRS de nombreux départements alpins ont communiqué aux pratiquants l’interdiction de la pratique des activités de loisirs, de l’escalade en falaise et de montagne (randonnée à ski, raquettes, etc.).
Malgré ces messages, de nombreux grimpeurs fréquentent encore les falaises et squattent les parking comme le témoigne le récent arrêté d’interdiction de la falaise de Céüse. Depuis 3 jours, de tristes nouvelles de morts en montagne continuent d’alimenter les canards locaux comme la chute mortelle d’un skieur à l’aiguille de la Bérangère dans le massif du Mont-Blanc (mardi 17 mars) ou le décès d’une alpiniste sur les arêtes du Néron (jeudi 19 mars). D’autres accidents n’ont heureusement pas causé de victimes mais ont conduit à des blessures avec des interventions héliportées. Suite à ces accidents, le Préfet de Haute-Savoie vient d’interdire les activités en montagne y compris la randonnée pédestre à partir d’aujourd’hui.
Plusieurs accidents malgré les règles du « restez chez soi »
Ces accidents sont bien tristes pour les victimes et leur famille. Ils sont spectaculaires et sont très vite relayés par les médias à la recherche de contenus éditoriaux à sensation. Pourquoi ces accidents plus que d’autres ? Parce que s’il est encore autorisé de mourir au volant d’une voiture en allant travailler ou faire ses courses, il n’est en théorie pas autorisé d’avoir d’accident en pratiquant une activité de loisir car ces activités ne sont pas dans la liste des activités autorisées « autour du domicile », à moins d’avoir une falaise sur sa propriété privée.
En temps normal, si certaines activités peuvent être considérées comme « à risques » comme l’escalade en falaise, l’alpinisme ou pire le base jump, ces activités ne sont pas pour autant interdites en France sauf cas spécifiques. Nous avons encore la liberté de nous blesser ou pire de nous tuer en montagne. C’est le principe de libre circulation qui autorise de parcourir des itinéraires d’escalade en montagne ou ailleurs.
Avec l’épidémie de coronavirus, la situation actuelle est différente : on interdit aux gens de se déplacer, non pas pour les protéger d’eux mêmes mais pour protéger la société d’un virus qui tue des individus. La liberté individuelle se heurte aux intérêts de la société et il est de la responsabilité du Chef de l’État de protéger les citoyens en restreignant les libertés individuelles. Libre à chacun de respecter les règles. Il est facile de comprendre ça en faisant une analogie avec la conduite routière, le code de la route, son respect et la verbalisation.
Question de responsabilité individuelle et de liberté collective
Il est clair et évident que de nombreuses personnes ne respectent pas les recommandations du gouvernement malgré les contrôles mis en place ces derniers jours. Il faut simplement que ces personnes réalisent qu’elles prennent la responsabilité de priver toute la communauté des dernières libertés de sortie en cas de problème. L’actualité nous a prouvé qu’on n’est jamais à l’abri d’un accident. « Intelligence et diligence » pour reprendre des termes de Pierre Mazeaud devaient guider nos choix tant que nous en avions encore plutôt que l’envie primaire d’aller où on veut. Les libertés individuelles en dépendaient.
Escalade et accès à la montagne interdites et passibles d’amende
Ce soir les autorités ont tranché : l’escalade et les activités montagne sont interdites en France et passibles d’une amende de 135 €.
Lire l’article sur la reprise des activités le 11 mai 2020 >