Escalade à Buoux : les plus belles voies en 7a
ESCALADE à BUOUX. Cette fois c’est certain, j’hésitais depuis des années entre les gorges du Verdon, les gorges du Tarn, Céüse et Buoux mais à l’issue d’une semaine de grimpe passée à Buoux cet automne 2020, j’ai élu dans mon cœur Buoux comme la plus belle falaise de France (et du monde !). Le thème de ce « voyage » a été de découvrir la falaise avec un chiffre et une lettre en tête : 7a. Cotation en escalade mythique, rêve pour certains, cotation d’échauffement pour d’autres, à coup sûr un 7a ne laisse pas de marbre, surtout sur la molasse à trous de Buoux. Dans cet article, je vous présente une sélection des 10 plus belles voies d’escalade dans la cotation 7a sur cette falaise mythique du Luberon (84 – Vaucluse).
Buoux : l’histoire de la falaise des origines aux années escalade
BUOUX. Comment présenter cette falaise mythique qui a vu défiler des générations de grimpeurs ? Tout d’abord par le commencement : les nombreuses tailles de pierre dans la molasse calcaire des falaises du vallon de l’Aiguebrun rappellent au grimpeur du XXIème siècle qu’il n’est pas le premier à fouler ces falaises. La preuve, le site est fréquenté depuis au moins 4000 ans ! On retrouve des marches d’escalier creusées dans le rocher dans les voies d’escalade parfois jusqu’à 50 mètres de hauteur. Encore plus impressionnant, l’énorme cavité en plein milieu de la falaise à gauche du secteur d’escalade actuel de la Plage avec son escalier de pierre qui y menait avant l’écroulement d’une partie de la falaise. Le site internet escalabuoux donne plus de détails sur l’histoire de la falaise.
Années 80 : Buoux est le fer de lance de l’escalade sportive en France et dans le monde
L’histoire de l’escalade qu’on connait tous commence à Buoux dans les années 80. La falaise apparait aux yeux du grand public en France en 1982 dans le documentaire de Jean-Paul Janssen qui met en scène le jeune grimpeur Patrick Edlinger alors âgé de… 22 ans ! Ce dernier vit dans son camion de falaise en « école d’escalade », s’entrainant pour des ascensions en solo intégral dans les voies classiques de la falaise comme Golot Fou et Dinque Stress Flip D.S.F. (le fameux toit où il se suspend avec un bras sans les pieds pour repoffer à 23’30 sur la vidéo). Patrick prêche une vie au contact de la nature où l’escalade permet de profiter de plaisirs simples : d’un sandwich et d’un verre d’eau. Patrick Edlinger tracera sur les falaises de Buoux le second 8a français « ça glisse au pays des merveilles » en février 1983. L’histoire est en route…
D’autres grimpeurs emboîtent le pas comme les frères Le Menestrel. Marc réalise la première ascension en avril 1983 du toujours célibrissime 8a « rêve de papillon ». Il continuera avec son frère Antoine à repousser les limites de la difficulté avec les 8b « les mains salles » et « la rose et le vampire » en 1985, les second et troisième 8b au monde ! Antoine enchaîne « le minimum » en 1986, second 8b+ du monde derrière le « punks in the gym » de Wolfgang Güllich. « rêve de papillon » sera le premier 8a de France réalisé par plusieurs femmes : Christine Gambert et Lynn Hill en 1987 puis Catherine Destivelle en 1988. Catherine Destivelle réalise à Buoux le premier 8a+ féminin au monde avec la classique « chouca » en mars 1988.
En 1987, les anglais Jerry Moffat et Ben Moon jette leur dévolu sur la falaise en réalisant les 8b+ « le spectre du surmutant », « le minimum » pour Jerry en 1987 puis l’ascension du premier 8c de France avec « Azincourt » en 1989 par Ben Moon.
Avec les gorges du Verdon, le village de Buoux et les falaises du vallon de l’Aiguebrun sont sur le devant de la scène de l’escalade sportive en France et dans le monde dans les années 80. Ce succès va attirer quelques soucis puisque la falaise est frappée d’une interdiction pour préserver l’environnement alors que le vallon de l’Aiguebrun déborde de grimpeurs.
Les années 90 arrivent et son lot de réalisations extrêmes sur d’autres falaise avec, souvent plus déversantes. Dans les années 2000, le haut niveau de l’escalade se tourne vers d’autres falaises : en France Céüse, les falaises espagnoles d’Oliana, de Siurana ou Margalef. Les temps changent, l’escalade sportive s’oriente aussi vers le voyage vers d’autres falaises à l’étranger : USA, Maroc, Amérique du Sud, Afrique du Sud, Australie, Chine, Grèce, … Le vallon de l’Aiguebrun, comme les falaises des gorges du Verdon, retrouvent petit à petit leur calme. De nos jours, les photos de trip grimpe sur les réseaux sociaux sont plus souvent remplies de rails de colonnettes ocres que de trous gris qui font mal aux doigts… Le Bombé Bleu a été essayé depuis 1991 et n’a toujours pas été enchaîné.
La spécificité de Buoux : les trous
Il y a une spécificité à Buoux : les TROUS. Le rocher est une molasse calcaire, une sorte de grès à grains calcaires qui est parsemé de trous plus ou moins gros. Certains font vraiment penser à des bulles d’air qui ont été enfermées dans le rocher. Mono-, bi- et tri-doigts sont donc légion dans la plupart des voies. Le profil vertical ou léger dévers de la falaise offre plutôt des voies qu’on qualifierait de « dalle » plutôt que de dévers bien que certaines portions de la falaise soient franchement déversantes.
La particularité des trous est que ce sont des prises femelles, c’est à dire qu’elles sont à l’intérieur du rocher et lorsqu’on grimpe on ne les aperçoit pas toujours. Il est nécessaire de prendre du recul pour les apercevoir et bien mémoriser à vue les prises de main que vous allez prendre pour les pieds, ce qui peut vraiment vous paraître très difficile au départ, surtout si vous grimpez souvent en salle où toutes les prises sont mâles… Dans certaines voies, les prises sont peu nombreuses et les mouvements sont obligatoires, c’est propre à la molasse. Bien grimper sur les pieds est très important pour valoriser chaque prise et permettra de décharger les doigts qui peuvent souffrir dans les trous qui paraissent coupants lorsqu’on les saisi.
Les trous donnent à l’escalade à Buoux un style plutôt à dominante « force à doigts » ce qui implique d’avoir des doigts assez solides pour valoriser des prises qui peuvent faire mal. Grimper plusieurs jours d’affilé sans repos à Buoux est une vraie gageure pour les extrémités et prévoir un ou plusieurs jours de repos sur une semaine est parfois nécessaire.
Buoux n’est pas une falaise « commerciale »
Les cotations buouxiennes ne sont pas réputées faciles, il faut souvent s’employer dans les voies pour atteindre le relais si bien que les cotations paraissent parfois très éloignées de ce qu’on a l’habitude de grimper en falaise. Il faut savoir aborder l’escalade à Buoux avec modestie et ne pas vouloir grimper pour un chiffre. Contrairement à d’autres spots plus récemment équipés, Buoux n’est pas une falaise « commerciale » mais une falaise atypique de par son rocher et son environnement naturel. Les nombreuses cavités du rocher abritent de nombreux oiseaux, tichodrome échelette, choucas des tours et grands corbeaux sont légion dans le vallon de l’Aiguebrun. Modestie et contemplation sont donc les maîtres-mots d’un voyage en ces lieux chargés d’histoire.
Ma sélection de voies à Buoux dans la cotation 7a
Pour démystifier un peu ce portrait de falaise « difficile », sachez qu’il est possible de faire des croix à vue ou après travail lorsqu’on est un peu habitué au style de la falaise. Voici une sélection de 10 voies (et quelques autres) dans le 7a que je conseillerais sur les falaises de l’Aiguebrun. J’ai essayé de classer ces voies par ordre de beauté. Bien sûr ce classement est purement subjectif.
Toutes ces voies ont été parcourues en tête à vue, la plupart du temps en posant les paires. Je juge donc également de la qualité de l’équipement pour ce style d’exercice « à vue en posant les dégaines ». A part sur le mur du Styx, toutes les voies se font sans risques et sans canne à clipper le premier point. Une corde de 80 mètres est suffisante pour toutes les voies et combinaisons décrites ci-dessous.
Faute d’avoir toutes les informations, je ne donne pas systématiquement le nom des ouvreurs des voies et des auteurs des rééquipements… mais je tiens à les remercier pour le boulot accompli 🙂 BRAVO.
#1 – les Diamants sont éternels – secteur Diamants
Pour moi c’est de loin le plus beau 7a de la falaise. D’abord son emplacement sur cette vire suspendue au milieu de la falaise en bordure du secteur au rocher ocre d’Excalibur qui se trouve à droite. Ensuite pour la ligne elle-même : 35 mètres d’escalade avec rien à jeter. 3 sections difficiles : 1 bombé, 1 toit et 1 passage en dalle à méthode qui demandent technique et détermination. Entre ces sections, l’escalade est soutenue sans être difficile sur des prises incroyables. L’équipement de la voie : il est engagé en restant intelligent. En grimpant proprement et en prenant des repos, on ne se met pas dans le rouge 3 mètres au-dessus du point.
Autant ne pas se mentir, les Diamants ne sont pas le 7a le plus facile de la falaise mais grimpe-t-on vraiment pour un chiffre ? Le MUST DO de Buoux dans cette cotation. Ouverture : Laurent Jacob.
Voir les autres magnifiques voies en 7a du secteur Diamants au #6
#2 – la rose des sables – secteur Nombril
Je parcours systématiquement cette voie à chaque voyage à Buoux. Pourquoi ? Parce que je suis passé devant en 1997 en stage d’escalade et que cet « os à moëlle » géant attire l’œil d’un enfant en quête d’aventure et m’a toujours fait rêver. Cette « œuvre d’art » de la nature équipée par Antoine Le Menestrel pourrait bien être votre premier 7a. L’escalade est magnifique sans être trop difficile dans le référentiel des autres 7a de la falaise. Comme souvent à Buoux ça se joue sur quelques sections difficiles avec de bons repos sur les pieds entre. La voie a 2 sections vraiment marquées. Une sur le fil de son pilier et une dans le toit de sortie. Suivant votre style ou votre gabarit, vous trouverez une ou l’autre plus difficile. Rassurez-vous en pensant que l’équipement est hyper-intelligent et qu’il sera possible de vous reposer en cas d’arrêt. Quant aux méthodes… à vous de les découvrir ! Un vrai challenge à vue (avec la vidéo d’Antoine dedans c’est plus facile) !
#3 – Le vieil homme est amer – secteur Fakir
Une autre découverte pour moi au secteur Fakir… on ne peut pas louper cet impressionnant dièdre ocre au centre de la falaise. Ouverte par Bruno Fara en décembre 1988, le « vieil homme… » est une voie assez atypique car les difficultés commencent par un passage en dalle sur des réglettes. C’est assez rare à Buoux pour être signalé ! La suite est une grimpe aérienne sur le pilier sur des trous plus ou moins bons avec un petit crux en haut il faut aller chercher un mono-doigt. Une ligne absolument majeure. Le seul bémol est l’emplacement du point dans la traversée en dalle du départ qui est un chouia à droite et qui met quelques sueurs froides au premier qui pose les paires… Le reste de la voie est fantastique. Comme « rose des sables » c’est un très beau challenge à vue.
Cette voie est dans le top 3 car elle est entourée d’autres voies très intéressantes… ce ne sont pas des 7a mais ces voies du secteur Fakir sont à faire : « big bang » (6c) et « la solution finale » (6c). Majeures, rocher incroyable avec des mouvements sur trous et réglettes d’anthologie, tout ça avec un équipement au top.
#4 – Le Loir – secteur face ouest
S’il y a un secteur qu’il ne faut pas louper à Buoux c’est la face ouest. Propulsés dans ce secteur à l’extrême gauche de la falaise en fin d’après-midi sous le toit des « mains sâles » le premier 8b de France enchaîné par Antoine Le Menestrel en 1985, nous découvrons 2 voies de caractères avec des profils complétement opposés : l’arête « exquises esquisses » et le dièdre du « Loir ».
A ce que j’ai compris du topo, « le loir » est une ancienne voie d’escalade artificielle. La voie propose pour commencer un beau mur à trous francs aïe, un dièdre déversant bien physique et une sortie en fissure/dalle pas si facile. La voie est magnifique car elle se trouve dans un secteur très ambiancé en fin de journée avec le soleil couchant, d’où son nom ? Les 3 sections de la voie bien distinctes sont extrêmement plaisantes à grimper dans des styles complément différents. Je qualifierais le passage du dièdre d’escalade moderne puis on peut placer quelques hand jam en fissure pour s’économiser. La fin en fissure/dalle puis trous est magnifique. L’équipement est bien pensé, très rassurant et il est facile de placer les dégaines en tête à vue. Un MUST. Si vous en avez les moyens, allez dans « exquises esquisses », c’est tout aussi beau dans un style complétement différent sauf la sortie après le toit où l’on retrouve une fissure.
#5 – Songe Sucré – secteur Songe
S’il est des secteurs avec des voies majeures, les secteurs Songe et Autoroute sont des destinations de choix. La voie qui a donné son nom au secteur, « songe sucré » est un beau mur à trous raide dans le plus pur style de Buoux. La voie a été ouverte par François Tassin et Jean René Minelli. L’escalade est technique avec quelques sections physiques où il faudra bien placer les pieds. La voie commence par un toit à bien négocier sur des trous, puis un mur raide encore à trous pour finir par un dièdre technique puis un surplomb à trous. Vous aurez compris la thématique ! Comme toujours entre les sections, on trouve de bonnes décontractions. Pas vraiment facile à vue, cette voie est parfaitement équipée pour le libre avec un équipement rassurant, ce qui n’est pas le cas de toutes les voies du secteur.
A quelques mètres sur la gauche de « songe » se trouve un autre 7a « marteau sans maître » qui a une fin commune avec le 6c+ « alertez les bébés ». Je vous conseille également « marteau » pour son style de pure continuité sur trous de toutes tailles. Un morceau de choix parfaitement dans le thème de Buoux : les trous. Cette voie se prête bien au à vue en posant les paires, l’équipement est là où il faut. encore une masterpiece de la falaise.
Un seul bémol : contrairement au mur des Diamants, le mur de Songe est assez court (20/25 mètres). En revanche l’escalade y est intense et dans le pur style de Buoux ! Comme le secteur voisin Autoroute où se trouvent les classiques « autoroute » et « viol de corbeaux », ce secteur est plutôt un secteur d’hiver à privilégier par temps froid ou couvert.
#6 – Akoulina – secteur Les Diamants
« Akoulina » se trouve dans le même mur que les Diamants. J’ai adoré ce 7a car il se parcourt bien à vue en posant les paires sur de bonnes prises mais où les mouvements entre ne sont jamais faciles. Plus intense que les Diamants avec moins de décontractions entre les sections, il faudra s’énerver un peu avant le relais et poser les pieds au bon endroit. Je vous conseille vivement de poursuivre dans la seconde longueur en 6b après le relais, il s’agit d’un beau dièdre à trous puis d’un beau mur raide bien équipé. J’ai nettoyé cette longueur en octobre 2020 en enlevant la terre et la végétation des prises, c’est (presque) propre, à votre tour d’y aller !
photo en attente du photographe pro croisé sur sa stat ce jour-là 🙂
A faire aussi dans le secteur Les Diamants :
« Fréquence Môme » : attention PÉPITE sauf que… Toute la voie est absolument magnifique excepté cet affreux pas de bloc sans prises de main au 2/3 de la voie qui a un peu souffert de la patine des essais répétés. A faire donc et en arrivant énervé, ça peut passer. Le reste de la voie est absolument INCROYABLE. Équipement ultra-intelligent pour l’escalade à vue en posant les paires. Grimpée au soleil couchant au-dessus du vallon, c’est un souvenir inoubliable !
« Terre Sauvage » : un 7a peu parcouru mais très sympathique en très beau rocher. Toit, dalle à trou, fissure, dièdre tout y est. L’équipement et les mousquetonnages sont bien placés et permettent de réaliser facilement la croix en tête à vue. Cette voie gagnerait en intérêt en élaguant les branches qui ont poussé sous le relais et si elle était faite plus souvent. J’ai pas mal nettoyé en brossant le haut de la voie mais je n’avais pas ma scie gardena dans le sac ce jour-là.
NB : j’ai essayé le 7a+ « sensuelle et sans suite » à la droite d’Akoulina mais la sortie est juste impossible (pas de prises)… en revanche la combinaison du bas de « sensuelle » et de la sortie d’Akoulina vaut à mon avis 7a+ et c’est très beau. A mon avis, le nom de la voie « sensuelle… » est une blague ^^
#7 – Turbo Cibi Facho (T.C.F.) – secteur T.C.F.
On ne va pas se mentir, « T.C.F. » est une classique à juste titre. La voie se trouve dans un secteur magnifique entourée par des voies esthétiques et de caractère comme « la cage aux orchidées », « dresden » et « j’irai cracher sur vos tombes ». Même si on retrouve des trous dans la voie, T.C.F. est une voie dans un style moins « force à doigt » et plus continuité avec malgré tout deux sections plus marquées. L’équipement rassurant permet de la tenter à vue sans trop d’appréhension ce qui n’est pas le cas de sa voisine de gauche « dresden » où il vous faudra un assureur bien réveillé… T.C.F. : allez-y mettez le turbo et foncez !
#8 – Cool Raoul – secteur la Plage
Rien que pour la vue, il faut se rendre un jour sur ce secteur en plein milieu de la falaise auquel on accède par un peu d’escalade et une via cordata. C’est également le secteur où on trouve la voie d’anthologie le Bombé Bleu qui a été sous le feu des projecteurs ces derniers temps avec pas mal de tentatives sans succès. Ce secteur est extrêmement agréable en hiver pour profiter du soleil jusqu’à la fin de la journée.
A l’extrémité droite de cette grande vire incrustée de coquillages fossilisés se trouve la voie « Cool Raoul ». C’est une voie bien pêchue au départ puis toute en continuité. Elle est à faire en fin de journée lorsque le soleil a déjà disparu du vallon de l’Aiguebrun sous vos pieds, l’ambiance est démente. Même si la difficulté n’est pas extrême, ce n’est pas un 7a démocratique car il faudra grimper loin au-dessus des points mais rassurez-vous les prises sont bonnes, en se plaçant bien, en prenant les repos et avec un peu de détermination, ça passe comme une lettre à la poste en posant les paires. Dommage que la voie ne soit pas prolongée de quelques mètres dans le mur gris au-dessus, elle se serait placée dans le top 3 des 7a de la falaise de Buoux !
Et comme sur toutes les plages, à vous de trouver les coquillages…
#9 – Scaravangeur (secteur Styx)
S’il y a un secteur que j’aime visiter plus que tout autre à Buoux, il s’agit du Styx. Avec sa dénomination étrange, le fleuve des enfers, est un des secteurs les plus esthétiques avec ses murs sombres à trous bordés par l’imposant os à moelle. Les voies y sont raides avec de grands mouvements sur des trous et des passages en dalle sur les pieds, assez engagées et assez difficiles pour la cotation (voire très). Vos compagnons dans les voies seront les oiseaux très présents dans le secteur et ceux-ci volent mieux que vous. Dans ce secteur, il vaut mieux fonctionner à l’envie et pas viser une cotation. Deux voies en 7a se trouvent sur le mur du Styx : Rhinoféroce et Scaravangeur. Je proposerais plutôt le second avec une escalade très raide propre au Styx et un final bien au-dessus des points. Une expérience à vivre si vous aimez les voies de caractère… Sinon les 6b du Styx sont magnifiques aussi et indécotables, et avec un niveau 7a, on s’y fait grandement plaisir sans (trop) transpirer !
#10 – Elvis Cartonne (secteur Croisette)
Juste parce que vous rêvez de poser vos doigts dans « Azincourt », le premier 8c français, je vous conseille ce 7a situé à gauche du secteur Croisette équipé par Eric Revolle, un ancien membre du club lyonnais Hot Roc. Vous pouvez partir à l’extrémité gauche de la vire de Croisette dans un 5c puis enchaîner dans la longueur suivante en 7a en utilisant une grande sangle sur le relais intermédiaire. Vous découvrirez en milieu de longueur une magnifique dalle lisse orange avec des prises taillées de la taille de marches d’escalier ! Arrivé dans le toit, ça se corse sur des trous puis on arrive à un pas en sortie de fissure pas évident à vue. L’équipement est rassurant dans toute la longueur, allez-y ! Vous arrivez au relais de départ d’Azincourt… et pourrez même vous prendre pour Seb Bouin à essayer les premiers mouvements directement au-dessus du relais si les paires sont en place… attention ça attaque fort 🙂
Escalade à Buoux pratique
Topos-guide : celui du CT FFME 84 avec ses additifs si vous le trouvez encore ou à défaut le nouveau topo de 2021 de Françoise « Snoop » Lepron et J.B. Tribout. Ce dernier ouvrage est disponible dans les commerces à Lourmarin. Les autres topos ne sont que pillage d’infos et ne participent pas à l’équipement, ça ne vous empêchent pas de les avoir mais faites l’effort financier d’acheter un des topos ci-dessus qui, contrairement aux autres, finance les beaux maillons inox aux relais desquels vous descendez des voies.
Hébergement : si vous avez envie d’une bonne douche chaude et de découvrir un village sympa, je vous conseille vivement le camping du Vallon à Bonnieux, un camping dans un environnement sympa et tenu par un couple très sympa à 5 minutes à pied du joli village de Bonnieux. Hébergements à Lourmarin avec son marché provençal tous les vendredis matin.
Restauration : pizzéria la Flambée à Bonnieux avec sa spécialité une espèce de calzone au fromage de chèvre qui déchire tout à accompagner (modérément) avec un bon vin rouge bio chateau La Canorgue bio (vente directe au chateau dans le village).
Formation escalade : découvrez l’escalade à Buoux lors de mon stage escalade « Objectif 7a à Buoux »
Et puis comment ne pas remercier…
toutes les personnes qui ont fait ce que Buoux est et sera et je pense notamment aux grimpeuses et grimpeuses qu’on a eu la chance de croiser cette semaine à la falaise : Antoine Le Menestrel qui nous régale par sa bonne humeur en bas des voies et ses « alors vous vous êtes régalé ? », la locale Françoise « Snoop » Lepron ou même Catherine Destivelle. Merci également à Pierre Duret qui œuvre pour les falaises du 84, nous avons pu tester certaines ouvertures et rééquipements récents au top. Merci aussi à tous les autres personnes célèbres ou anonymes qui ont façonné avec leurs mains la falaise de Buoux toujours dans le respect de l’environnement.
Le mot de la fin
Voilà j’espère que cet article vous a donné envie de (re)découvrir la falaise de Buoux dans le niveau 7a. Encore une fois, une cotation n’est pas une fin en soi et prenez ce chiffre et cette lettre (7a) avec philosophie en profitant de ces merveilleux voyages sur les trous dans le vallon de l’Aiguebrun… bonne grimpe !
I <3 BUOUX
PS : merci aux copains et copines pour les photos I <3 U 2
C’est bizarre, le vieil homme, TCF, la rose des sables sont tous des 6c+… l’inflation est passée par là !!!
Mon premier topo de Buoux date de 2004 et j’ai déjà ces cotations dedans… ça doit dater ! Peut-être le passage dans les années 2000 a valu un petit + aux voies ? Après tout, une voie comme « open air » cotée en 8c+ en 1996 par Alex Hüber a été recotée 9a+ en 2008… A l’image de Fontainebleau pour le bloc, chaque falaise a un peu son référentiel de difficulté et peut-être que celui de Buoux a voulu à un moment se rapprocher de celui d’autres falaises proches (?) comme Volx ou d’autres.
Super article et très belles photos. Effectivement ça redonne envie d’aller refaire de l’escalade vraiment très très technique et déroutantes.
La bise
Et pour te tirer un peu la rose est au secteur nombril
modification faite 😉
Le loir, parcequ’un loir habité la dedans, tout simplement
Superbe article, il y a beaucoup de travail derrière, félicitation. J’ ai la possibilité de mettre un lien sur notre site internet du camping si vous le désirez.
Avec plaisir 🙂 Eric